Rien ne peut sembler plus difficile, en phase de conflit, que de prendre les devants, d’aller voir son contradicteur et de lui exposer son ressenti. Notre envie de débrouiller les noeuds se heurte à notre peur, à notre orgueil, à notre refus d’aller vers ce que nous considérons comme une humiliation. D’où l’importance de faire la part des choses et d’admettre que nous avons inévitablement une responsabilité, fût-elle minime, dans le conflit. La gestion de la communication entre les individus est l’une des raisons d’être de la psychothérapie et du développement personnel : je cherche à aller mieux pour être mieux avec les autres. De nombreuses techniques existent déjà. Nous avons choisi de vous en présenter une toute nouvelle, venue des chamans hawaïens, la méthode Ho’oponopono.
Choisir un livre de développement personnel et le mettre en pratique, comme un lecteur ordinaire. C’est à ce jeu, très sérieux, que je me suis prêté en découvrant une méthode ancestrale hawaïenne pour « se réconcilier ». Je l'ai aussitôt appliqué lors d’un conflit avec ma compagne de l'époque.
L’idée avait un petit parfum de défi. Oublier un instant le rôle de thérapeute – forcément privilégié, puisqu’il bénéficie d’un accès direct aux auteurs – et se fondre dans celui du lecteur, anonyme. Choisir un livre de développement personnel intrigant et mettre en pratique ses préconisations. Je me porte volontaire, ne reste qu’à trouver le guide. Un manuscrit attire mon attention, « Ho’oponopono, un chemin vers la conscience ». Sans surprise, le redoublement de syllabes provoque autant de gloussements que son sous-titre attise ma curiosité. Une rapide lecture m’apprend que les prémices de Ho’oponopono remontent à l’antiquité hawaïenne, que cette méthode a été développée au XXe siècle par la chamane de cette même origine Morrnah Simeona, puis par les docteurs Ihaleakala Len et Joe Vitale, et qu’il est « un formidable outil d’évolution personnelle ». La paix, en soi et autour de soi. Maria- Elisa Hurtado-Graciet est praticienne en programmation neurolinguistique et autres techniques psychoénergétiques, Luc Bodin est spécialisé en médecines douces et en cancérologie clinique. Les deux auteurs de l’ouvrage précisent dans leur avant-propos qu’ils entendent me parler de « leurs expériences et de la manière dont il est possible de se servir de Ho’oponopono dans le quotidien, afin de surmonter les obstacles de la vie et de se libérer des vieux schémas et des programmes erronés qui amènent à la souffrance, aux conflits et aux problèmes ». Plus loin : « Il sera fait quelquefois allusion à Dieu, à notre divinité intérieure, à la partie divine qui est en nous, et qui sont en fait différentes dénominations de la même “essence” ou de la même “vibration”. » À ce stade de lecture, assez précoce, un soupir un peu blasé de lassitude m’échappe. « Puissance supérieure », « énergie », « vibration », « divinité en soi »… Je comprends que, lorsqu’ils sont livrés ainsi, hors de tout contexte culturel, scientifique ou spirituel, ces concepts puissent irriter et faire se rétracter bon nombre d’entre nous. Je traverse vaillamment une petite histoire censée, par le truchement d’une métaphore philosophique, m’aider à « bien comprendre Ho’oponopono ». Et qui n’est autre qu’une version moderne de « la paille et la poutre ». Je découvre également que le mot Ho’oponopono signifie « corriger ce qui est erroné ». En soi, bien sûr. Nettoyer son passé, ses croyances, pour faire la paix en soi et autour de soi. Jusque-là, rien de bien nouveau. Un esprit chagrin dirait même que c’est « le fonds de commerce du développement spirituel ».
L’exemple qui suit, en revanche, n’a rien de classique. Ihaleakala Len, travaillant dans un hôpital psychiatrique à Hawaï, aurait, grâce à cette pratique et sans intervenir directement avec les patients, calmé des malades très difficiles. Sa méthode, confia-t-il à Joe Vitale, conférencier star du développement personnel aux États-Unis, est simple : « Je guéris la partie de moi qui les a créés. Car tout dans la vie est ma création. » Concrètement, le docteur Len prend chaque dossier de patient et, concentré, répète à la façon d’un mantra : « Désolé. Pardon. Merci. Je t’aime. » Le résultat ? L’ambiance de l’hôpital change, les malades problématiques se calment et peuvent désormais fréquenter les autres… J’hésite entre émerveillement et éclat de rire. Au final, c’est la voie du milieu qui l’emporte : « Pourquoi pas ? » Mon mantra personnel prend le dessus. Si nous créons la réalité, ce sont donc nos pensées qu’il faut examiner de plus près. Bingo, c’est exactement le programme des pages suivantes. « Ainsi, l’origine de nos problèmes, ce n’est pas nous… mais nos mémoires », c’est-à-dire les interprétations d’expériences qui se sont transformées en pensées. Un exemple : si je pense « Louis est égoïste », c’est que je garde un mauvais souvenir d’une expérience avec cette personne. Cette expérience, devenue mémoire, puis pensée, va conditionner ma relation à venir avec lui. Pour éviter cela, je dois aller devant une glace, me regarder droit dans les yeux et dire : « Je suis prête à changer mes pensées erronées et à changer mon point de vue sur la vie. » Je joue le jeu, sincèrement. Puis je repense à Louis, ce cousin égoïste, qui existe bel et bien. Suivant la consigne, j’observe ce qui se passe en moi. Malheureusement, l’égoïsme de Louis, qui use et abuse de son entourage amical et familial pour servir ses intérêts, m’apparaît de manière encore plus éclatante. Serais-je indigne de Ho’oponopono ?
Poursuivant ma lecture, j’apprends que je suis composé de plusieurs individus : la mère (mon moi conscient), l’enfant intérieur (mon subconscient) et le père (mon superconscient). Je retiens que tous trois doivent vivre en bonne intelligence pour que ma vie ne soit pas insupportable. Cette théorie triangulaire ne paraît ni extravagante ni révolutionnaire. Je continue ma route en passant rapidement sur les conseils pour « rester en contact avec notre divinité intérieure » pour se sentir en « communion avec l’en semble de l’univers, voire avec Dieu ». À ce niveau, pourquoi en effet se cantonner à « l’ensemble de l’univers » si on peut établir une connexion avec Dieu ? Je ravale mon ironie propice à la création de « pensées erronées » et attaque le chapitre intitulé « Les quatre phrases du mantra de purification ». Ce sont les mêmes que celles que Ihaleakala Len prononçait en pensant à ses patients. « Désolé. Pardon. Merci. Je t’aime. »
Si je ne suis pas très sensible aux explications des auteurs sur le pardon, qui fleurent bon le truisme – « Pardonner, c’est se libérer du passé, et c’est donc le moyen de corriger ses erreurs de perception » –, je perçois la force de ces quatre étapes. « Désolé », qui exprime la contrition, la tristesse face aux dom mages collatéraux. « Pardon », qui dit à la fois le désir de prendre sa part de responsabilité et de réparer. « Merci », la gratitude face à la richesse de l’expérience et la croissance intérieure qu’elle provoque. « Je t’aime », enfin, qui ouvre le coeur et libère le meilleur de soi. La suite de l’ouvrage est composée de récits d’expériences, de conseils, d’invitations à méditer. L’accent est mis sur la conscience de soi, sur la nécessité de se recentrer et de résoudre différents problèmes. Les préconisations me semblent honnêtes, les exercices à la portée de tous, le message bienveillant. Ce que j’ignore au moment où je termine le livre, c’est que je vais expérimenter cette méthode plus rapidement que prévu.
À l’heure du déjeuner, un conflit éclate avec mon ex-compagne. Comme le fait est rare, la surprise nous rend tous deux agressifs, et la mauvaise foi règne en maître. Chacun campe sur ses positions, blessé d’être incompris, pire même, mal interprété. Je note au passage qu’il n’est pas toujours facile d’appliquer les techniques de communication non violente lorsque l’amour-propre est égratigné. L’après-midi, je mets mes notes sur Ho’oponopono au propre quand, soudain, cette évidence : pourquoi ne pas essayer, là, tout de suite ? Je respire un grand coup, me détends, fait le calme en moi et répète plusieurs fois, en visualisant mon ex-compagne : « Désolé. Pardon. Merci. Je t’aime. » Je sens un sourire étirer mes lèvres, un sourire d’amour en voyant son visage, j’ai l’impression que ma poitrine se dilate, je me sens traversé par une énergie aussi douce que puissante. Le meilleur reste à venir. Il se présente sous la forme d’un e-mail que, l’après-midi même, m’adresse mon ex-amoureuse et qui reprend littéralement les quatre étapes du mantra de purification ! Bouleversé, je l’appelle et lui raconte l’histoire d’une traite. Nous répétons ensemble les quatre mots, en conscience, en marquant un temps d’arrêt important entre chacun d’eux. Nous en reparlons le soir, émus, et décidons d’adopter cette pratique. Après l’avoir expérimentée, je comprends mieux pourquoi elle permettait aux membres des communautés hawaïennes de se réconcilier de manière juste. C’est-à-dire en reconnaissant sa faute, en manifestant sa gratitude et en disant son amour. En repensant au livre, je me dis que je ne l’ai pas trouvé très bon techniquement, mais qu’il m’a offert un outil nouveau, une expérience enrichissante. Ce qui est le but de toute vraie pratique de développement personnel.
"libérée grâce a toi" merci serge "
Par lala *****
Un grand merci a toi serge pour le bien être que tu ma apporter et la libération de cette douleur qu'à été la mienne. Le pardon est dur a faire mais libérateur mais la chose la plus dur est le "MERCI" mais il nous permet d'être qui on est. Et je crois que je te le dirais jamais assez mais je suis pleine de joie et d'amour ( même pour les personnes qui m'ont fait souffrir). Pour les personnes qui souhaite voir serge: je vous le recommande les yeux fermer avec lui vous irez mieux si vous le souhaiter vraiment !!!! Encore un grand MERCI serge
"Expérience déstabilisante"
Expérience déstabilisante, étonnante mais ô combien efficace ! J'ai eu les réponses à mes questions y compris à celles que je ne me posais pas. Serge est très à l'écoute et sait donner les clés qui changent la vie. Je recommande !