La dépression est une maladie qui se caractérise notamment par une grande tristesse, un sentiment de désespoir (humeur dépressive), une perte de motivation et de facultés de décision, une diminution du sentiment de plaisir, des troubles alimentaires et du sommeil, des pensées morbides et l’impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu.
Dans le milieu médical, le terme dépression majeure est souvent employé pour désigner cette maladie. La dépression survient généralement sous forme de périodes dépressives qui peuvent durer des semaines, des mois voire des années. Selon l’intensité des symptômes, la dépression sera qualifiée de légère, modérée ou majeur (grave). Dans les cas les plus graves, la dépression peut conduire au suicide.
La dépression affecte l'humeur, les pensées et le comportement, mais aussi le corps. La dépression peut s’exprimer dans le corps par un mal de dos, des maux de ventre, de tête ; Cela explique aussi qu’une personne qui souffre de dépression puisse se révéler plus vulnérable aux rhumes et aux autres infections, son système immunitaire étant affaibli.
Le terme « dépression », encore tabou il n'y a pas si longtemps, est souvent employé à tort dans le langage courant pour décrire les inévitables périodes de tristesse, d’ennui et de mélancolie que tous sont appelés à vivre à un moment ou à un autre sans qu’il s’agisse pour autant d’une maladie.
Par exemple, être triste après la perte d’un proche ou avoir un sentiment d’échec en cas de problèmes au travail est normal. Mais lorsque ces états d’âme reviennent chaque jour sans raison particulière ou persistent longtemps même avec une cause identifiable, il peut s’agir d’une dépression. La dépression est en fait une maladie chronique, répondant à des critères diagnostiques bien précis.
Outre la tristesse, la personne dépressive entretient des pensées négatives et dévalorisantes : « je suis vraiment nul », « je n’y arriverai jamais », « je déteste ce que je suis ». Elle se sent sans valeur et a du mal à se projeter dans l’avenir. Elle n’a plus d’intérêt pour des activités autrefois appréciées.
La dépression est l’un des troubles psychiatriques les plus fréquents. D’après une enquête menée par les autorités de santé publique du Québec, environ 8 % des personnes âgées de 12 ans et plus ont rapporté avoir vécu une période de dépression au cours des 12 derniers mois1. Selon Santé Canada, environ 11 % des Canadiens et 16 % des Canadiennes souffriront d’une dépression majeure au cours de leur vie75. Et 7,5 % des français de 15 à 85 ans ont connu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois90.
D’après l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’ici 2020, la dépression deviendra la 2e cause d’invalidité à travers le monde, après les troubles cardiovasculaires2.
La dépression peut survenir à tout âge, y compris dans l’enfance, mais elle apparaît pour la première fois le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte76.
On ne sait pas avec précision ce qui cause la dépression, mais il s’agit probablement d’une maladie complexe faisant intervenir plusieurs facteurs liés à l’hérédité, à la biologie, aux événements de la vie ainsi qu’au milieu et aux habitudes de vie.
À la suite d'études réalisées à long terme sur des familles ainsi que sur des jumeaux (séparés ou non à la naissance), on a pu démontrer que la dépression comporte une certaine composante génétique, bien que l'on n'ait pas identifié de gènes précis impliqués dans cette maladie. Ainsi, des antécédents de dépression dans la famille peuvent être un facteur de risque.
Bien que la biologie du cerveau soit complexe, on observe chez les personnes dépressives un déficit ou un déséquilibre de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine. Ces déséquilibres perturbent la communication entre les neurones. D’autres problèmes, comme une perturbation hormonale (hypothyroïdie, prise de pilule contraceptive par exemple), peuvent aussi contribuer à la dépression.
Les mauvaises habitudes de vie (tabagisme, alcoolisme, peu d’activité physique, excès de télévision88 ou de jeux vidéo, etc.) et les conditions de vie (conditions économiques précaires, stress, isolement social) sont susceptibles de nuire profondément à l'état psychologique. Par exemple, l’accumulation de stress au travail peut mener à l’épuisement professionnel et, à terme, à la dépression.
La perte d’un proche, un divorce, une maladie, la perte de son emploi ou tout autre traumatisme peut déclencher une dépression chez les personnes prédisposées à la maladie. De même, les mauvais traitements ou les traumatismes vécus dans l’enfance rendent plus sensibles à la dépression à l’âge adulte, notamment parce qu’ils perturbent durablement le fonctionnement de certains gènes liés au stress.
Les troubles dépressifs sont classés en plusieurs entités : les troubles dépressifs majeurs, les Troubles dysthymiques et les troubles dépressifs non spécifiés.
Il est caractérisé par un ou plusieurs Épisodes dépressifs majeurs (une humeur dépressive ou une perte d'intérêt pendant au moins deux semaines associée à au moins quatre autres symptômes de dépression).
Il est caractérisé par une humeur dépressive présente la majeure partie du temps pendant au moins deux ans, associée à des symptômes dépressifs qui ne remplissent pas les critères d'un Épisode dépressif majeur. Il s’agit d’une tendance dépressive, sans qu’il y ait une dépression majeure.
Le Trouble dépressif non spécifique est un trouble de caractère dépressif ne répondant pas aux critères de trouble dépressif majeur, ni de trouble dysthymique. Il peut s’agir par exemple d’un trouble de l'adaptation avec humeur dépressive ou d’un trouble de l'adaptation avec humeur à la fois anxieuse et dépressive.
D’autres termes sont utilisés à côté de cette classification du DSM4 (manuel de classification des troubles mentaux) :
Dépression anxieuse. Aux symptômes habituels de la dépression s'ajoutent une appréhension et une anxiété excessives.
Ce trouble psychiatrique se caractérise par des périodes de dépression majeure, avec des épisodes maniaques ou hypomaniaques (euphorie exagérée, surexcitation, forme inversée de dépression).
État dépressif qui se manifeste de façon cyclique, habituellement pendant les quelques mois de l'année où l'ensoleillement est au plus bas.
Chez 60 % à 80 % des femmes, un état de tristesse, de nervosité et d'anxiété se manifeste dans les jours après l’accouchement. On parle de baby blues qui dure entre un jour et 15 jours. Habituellement, cette humeur négative se résorbe d'elle-même. Cependant, chez 1 femme sur 8, une réelle dépression s’installe immédiatement ou apparaît dans l’année qui suit la naissance.
La dépression suite à un deuil. Dans les semaines suivant la perte d’un être cher, les signes de dépression sont fréquents, et cela fait partie du processus de deuil. Cependant, si ces signes de dépression persistent plus de deux mois, ou s’ils sont très marqués, il faut consulter un spécialiste.
Il existe plusieurs complications possibles liées à la dépression :
Les troubles associés à la dépression : La dépression a des liens physiques ou psychologiques avec d’autres problèmes de santé :
Selon la définition du DSM4-R, la caractéristique principale d’une dépression est
Chez un enfant ou un adolescent dépressif, on peut observer parfois plutôt de l’irritabilité que de la tristesse. Pour que la dépression soit effective, que le diagnostic soit fait, la personne doit de surcroît présenter au moins quatre symptômes supplémentaires :
D’autres symptômes peuvent être présents :
Ces symptômes de dépression sont accompagnés d'une souffrance significative ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.
À noter que la dépression grave est souvent accompagnée d’autres problèmes psychiatriques, comme des troubles anxieux, des troubles de l’alimentation (anorexie, boulimie) ou encore un abus de drogues ou d’alcool76. En effet, de nombreux dépressifs utilisent ces substances pour soulager leurs symptômes, ce qui peut créer d’autres problèmes de santé (mentale ou physique).
Chez les personnes âgées, la dépression est également fréquente. Elle passe souvent inaperçue, car les symptômes (fatigue, perte de motivation, isolement) peuvent se trouver attribués au vieillissement. Une part importante de cette population ne serait pas diagnostiquée ni traitée5. Certains symptômes de dépression sont plus fréquents chez les personnes âgées que chez les plus jeunes, en particulier :
Reconnaître la dépression chez les enfants et les adolescents
Chez les enfants. La dépression est assez rare (0,5 %) dans leur cas. On doit toutefois être particulièrement attentif à tout changement soudain de comportement et aux signes de retrait, d’absence, ou au contraire, d’irritabilité ou d’agitation :
Chez les adolescents. La dépression peut être difficile à distinguer des moments de crise ou de confrontation propres à cette étape de la vie. Elle touche de 3 % à 4 % des adolescents, surtout les filles. Les signes suivants sont à surveiller :
Personne n’est à l’abri de la dépression. Les personnes suivantes seraient légèrement plus à risque.
D’un point de vue sociologique, les groupes suivants sont plus touchés par la dépression.
La résilience : savoir rebondir
La résilience est cette capacité à surmonter des expériences difficiles ou tragiques : la perte d’un être cher, un incendie, un viol, un accident, une humiliation, etc. Elle nécessite une bonne dose de sécurité intérieure et de confiance en la vie. Le psychiatre Boris Cyrulnik, qui a remis ce concept sur la place publique, a dit de la résilience qu’elle est « l’art de naviguer dans les torrents »7.
Cette attitude mentale se construit grâce aux liens de confiance créés avec une ou plusieurs personnes importantes. D’après Boris Cyrulnik, la résilience « n’est pas un catalogue de qualités que posséderait un individu. C’est un processus qui, de la naissance à la mort, nous tricote sans cesse avec notre entourage »7. La résilience semble s’acquérir plus facilement durant les premières années de vie. Plus tard, on peut tout de même y parvenir, mais avec plus d’efforts.
Mesures préventives de base
Parfois, dans les cas de signes de dépression sans dépression majeure, ou dans les cas de dysthymie, il suffit d’organiser un régime de vie plus sain pendant un certain temps, comme se coucher tôt, faire plus d’exercice et manger de façon équilibrée, pour se sentir mieux. Mais d’autres moyens peuvent aider à ne pas sombrer dans la dépression, et surtout à éviter les rechutes après une première dépression. En effet, plusieurs études montrent qu’environ la moitié des personnes souffrant de dépression en souffrent plus d’une fois au cours de leur vie.
Activités, relations, spiritualité
Alimentation
Si on ne peut pas mettre fin à une dépression uniquement par l'alimentation, on peut sans doute l’aggraver par de mauvais choix alimentaires. Mais on peut aussi prévenir une rechute par de bons choix. Selon le cas, un diététiste ou un naturothérapeute pourra aider à établir le régime approprié.
Mesures pour prévenir les rechutes
Afin de prévenir une rechute, on conseille de poursuivre l’ensemble des traitements (que ce soit la prise de médicaments ou de produits de santé naturels de même que la psychothérapie) de 6 mois à 24 mois après la guérison complète.
Si le traitement est cessé aussitôt que la personne se sent guérie, le risque de rechute dépasserait 50 %. À ce moment, la maladie peut être plus difficile à traiter. Il y a aussi plus de risques que la dépression devienne chronique, d’où l’importance de se prendre en charge pour prévenir les épisodes dépressifs (traitement, suivi psychiatrique, psychothérapie, et changements de mode de vie).
Le traitement varie selon la gravité de la dépression.
Une dépression de type dysthymie, dépression légère à modérée peut généralement être traitée efficacement par la psychothérapie. Dans le cas d'une dépression majeure, le traitement recommandé est une psychothérapie associée à la prise d’un médicament antidépresseur.
Plusieurs études récentes ont montré que les médicaments antidépresseurs sont surtout efficaces en cas de dépression majeure77. En pratique, toutefois, des antidépresseurs sont souvent prescrits pour des dépressions modérées.
Quelle que soit la gravité de la dépression, le fait de combiner un traitement médical « classique » avec une thérapie est efficace.
Dans le cas où le comportement suicidaire est évident, il est nécessaire d’avoir recours à l'hospitalisation. Le traitement par électrochocs, dont le but est de provoquer une crise d’épilepsie pour stimuler le cerveau, est utilisé dans certains cas de dépression majeure qui ne répondent pas aux autres traitements. Ils sont administrés sous anesthésie générale, de 2 à 3 fois par semaine durant 6 à 12 semaines. On ne sait pas exactement par quels mécanismes ces traitements fonctionnent.
Depuis quelques années, un nouveau traitement donnerait des résultats prometteurs en cas d’échec des traitements habituels : la stimulation magnétique transcrânienne94(transcranial magnetic stimulation ou TMS). Il est prescrit aux personnes atteintes de dépression majeure ayant résisté à deux antidépresseurs de classes différentes.
Ce traitement s’effectue à l'aide d'un puissant électro-aimant qui est à l’origine d’un champ magnétique de durée brève. Pendant les séances, le cerveau est donc soumis à des impulsions magnétiques brèves et répétées pendant un temps défini par le protocole. Il ne nécessite pas d’anesthésie générale, contrairement aux électrochocs.
Entreprendre une psychothérapie aide souvent à comprendre le sens de sa dépression ou, du moins, ce qui l’a déclenchée. Une telle thérapie permet aussi de trouver les moyens pour se sentir mieux au quotidien. On y apprend à mieux réagir aux épreuves et aux réussites qui jalonnent l’existence. Il est alors possible d’adopter des comportements qui protègent d'une rechute17.
Il existe plusieurs approches psychothérapeutiques. La thérapie cognitive et comportementale est l’une des méthodes les plus efficaces contre la dépression, à court terme. De même, la thérapie fondée sur la pleine conscience (« mindfulness ») est une approche récente qui a fait ses preuves. Mais l’efficacité du traitement ne repose pas uniquement sur le type d’approche. L’engagement personnel et la volonté de la personne dépressive, de même que la relation de confiance qu’il tisse avec son thérapeute seraient des facteurs de succès encore plus importants. Pour en savoir plus sur les différents types de psychothérapies, consulter notre fiche Psychothérapie.
Serge Tanguy
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"Je recommande vivement Mr Tanguy"
Je suis venue voir Serge Tanguy au départ pour arrêter de fumer, à peine rentrée dans son cabinet il a ressenti ma détresse et mon problème de santé. Je suis Fibromyalgique depuis plus de 8ans. Des douleurs dans tout le corps, aucune vie sociale car la douleur était telle que je ne sortais plus de chez moi.... Serge a su m écouter, m aider, me donner les conseils que j avais besoin pour m accepter et évoluer dans ma vie. Aujourd'hui je ne souffre plus, il a réussi à enlever toutes mes douleurs, mon mal être. Je recommence à vivre et tout ça grâce à lui. Merci encore pour tout ce que vous m avez apporté.