Serge TANGUY 
Thérapeute Humaniste en Bretagne - Eveilleur de Conscience
Créateur de la méthode @Universalithée
Magnétiseur - Auteur

La dépression : dépression chronique ou déprime ?

    Définition de la dépression

La dépression est une maladie qui se caractérise notamment par une grande tristesse, un sentiment de désespoir (humeur dépressive), une perte de motivation et de facultés de décision, une diminution du sentiment de plaisir, des troubles alimentaires et du sommeil, des pensées morbides et l’impression de ne pas avoir de valeur en tant qu’individu.

Dans le milieu médical, le terme dépression majeure est souvent employé pour désigner cette maladie. La dépression survient généralement sous forme de périodes dépressives qui peuvent durer des semaines, des mois voire des années. Selon l’intensité des symptômes, la dépression sera qualifiée de légère, modérée ou majeur (grave). Dans les cas les plus graves, la dépression peut conduire au suicide.

   Dépression ou déprime ? Tout comprendre en 2mn

La dépression affecte l'humeur, les pensées et le comportement, mais aussi le corps. La dépression peut s’exprimer dans le corps par un mal de dos, des maux de ventre, de tête ; Cela explique aussi qu’une personne qui souffre de dépression puisse se révéler plus vulnérable aux rhumes et aux autres infections, son système immunitaire étant affaibli.

   Déprime ou dépression ?

Le terme « dépression », encore tabou il n'y a pas si longtemps, est souvent employé à tort dans le langage courant pour décrire les inévitables périodes de tristesse, d’ennui et de mélancolie que tous sont appelés à vivre à un moment ou à un autre sans qu’il s’agisse pour autant d’une maladie.

Par exemple, être triste après la perte d’un proche ou avoir un sentiment d’échec en cas de problèmes au travail est normal. Mais lorsque ces états d’âme reviennent chaque jour sans raison particulière ou persistent longtemps même avec une cause identifiable, il peut s’agir d’une dépression. La dépression est en fait une maladie chronique, répondant à des critères diagnostiques bien précis.

Outre la tristesse, la personne dépressive entretient des pensées négatives et dévalorisantes : « je suis vraiment nul », « je n’y arriverai jamais », « je déteste ce que je suis ». Elle se sent sans valeur et a du mal à se projeter dans l’avenir. Elle n’a plus d’intérêt pour des activités autrefois appréciées.

   Prévalence

La dépression est l’un des troubles psychiatriques les plus fréquents. D’après une enquête menée par les autorités de santé publique du Québec, environ 8 % des personnes âgées de 12 ans et plus ont rapporté avoir vécu une période de dépression au cours des 12 derniers mois1. Selon Santé Canada, environ 11 % des Canadiens et 16 % des Canadiennes souffriront d’une dépression majeure au cours de leur vie75. Et 7,5 % des français de 15 à 85 ans ont connu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois90.

D’après l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’ici 2020, la dépression deviendra la 2e cause d’invalidité à travers le monde, après les troubles cardiovasculaires2.

La dépression peut survenir à tout âge, y compris dans l’enfance, mais elle apparaît pour la première fois le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte76.

    Les causes de la dépression

On ne sait pas avec précision ce qui cause la dépression, mais il s’agit probablement d’une maladie complexe faisant intervenir plusieurs facteurs liés à l’hérédité, à la biologie, aux événements de la vie ainsi qu’au milieu et aux habitudes de vie.

    Génétique

À la suite d'études réalisées à long terme sur des familles ainsi que sur des jumeaux (séparés ou non à la naissance), on a pu démontrer que la dépression comporte une certaine composante génétique, bien que l'on n'ait pas identifié de gènes précis impliqués dans cette maladie. Ainsi, des antécédents de dépression dans la famille peuvent être un facteur de risque.

   Biologie

Bien que la biologie du cerveau soit complexe, on observe chez les personnes dépressives un déficit ou un déséquilibre de certains neurotransmetteurs comme la sérotonine. Ces déséquilibres perturbent la communication entre les neurones. D’autres problèmes, comme une perturbation hormonale (hypothyroïdie, prise de pilule contraceptive par exemple), peuvent aussi contribuer à la dépression.

   Milieu et habitudes de vie

Les mauvaises habitudes de vie (tabagisme, alcoolisme, peu d’activité physique, excès de télévision88 ou de jeux vidéo, etc.) et les conditions de vie (conditions économiques précaires, stress, isolement social) sont susceptibles de nuire profondément à l'état psychologique. Par exemple, l’accumulation de stress au travail peut mener à l’épuisement professionnel et, à terme, à la dépression.

   Événements de la vie

La perte d’un proche, un divorce, une maladie, la perte de son emploi ou tout autre traumatisme peut déclencher une dépression chez les personnes prédisposées à la maladie. De même, les mauvais traitements ou les traumatismes vécus dans l’enfance rendent plus sensibles à la dépression à l’âge adulte, notamment parce qu’ils perturbent durablement le fonctionnement de certains gènes liés au stress.

   Les différentes formes de dépression

Les troubles dépressifs sont classés en plusieurs entités : les troubles dépressifs majeurs, les Troubles dysthymiques et les troubles dépressifs non spécifiés.

   Le Trouble dépressif majeur

Il est caractérisé par un ou plusieurs Épisodes dépressifs majeurs (une humeur dépressive ou une perte d'intérêt pendant au moins deux semaines associée à au moins quatre autres symptômes de dépression).

   Le Trouble dysthymique (dys = dysfonctionnel et thymie = humeur)

Il est caractérisé par une humeur dépressive présente la majeure partie du temps pendant au moins deux ans, associée à des symptômes dépressifs qui ne remplissent pas les critères d'un Épisode dépressif majeur. Il s’agit d’une tendance dépressive, sans qu’il y ait une dépression majeure.

Le Trouble dépressif non spécifique est un trouble de caractère dépressif ne répondant pas aux critères de trouble dépressif majeur, ni de trouble dysthymique. Il peut s’agir par exemple d’un trouble de l'adaptation avec humeur dépressive ou d’un trouble de l'adaptation avec humeur à la fois anxieuse et dépressive.

D’autres termes sont utilisés à côté de cette classification du DSM4 (manuel de classification des troubles mentaux) :

Dépression anxieuse. Aux symptômes habituels de la dépression s'ajoutent une appréhension et une anxiété excessives.

   Troubles bipolaires auparavant qualifié de    maniacodépression.

Ce trouble psychiatrique se caractérise par des périodes de dépression majeure, avec des épisodes maniaques ou hypomaniaques (euphorie exagérée, surexcitation, forme inversée de dépression).

   Dépression saisonnière.

État dépressif qui se manifeste de façon cyclique, habituellement pendant les quelques mois de l'année où l'ensoleillement est au plus bas.

   Dépression du postpartum

Chez 60 % à 80 % des femmes, un état de tristesse, de nervosité et d'anxiété se manifeste dans les jours après l’accouchement. On parle de baby blues qui dure entre un jour et 15 jours. Habituellement, cette humeur négative se résorbe d'elle-même. Cependant, chez 1 femme sur 8, une réelle dépression s’installe immédiatement ou apparaît dans l’année qui suit la naissance.

La dépression suite à un deuil. Dans les semaines suivant la perte d’un être cher, les signes de dépression sont fréquents, et cela fait partie du processus de deuil. Cependant, si ces signes de dépression persistent plus de deux mois, ou s’ils sont très marqués, il faut consulter un spécialiste.

   Complications

Il existe plusieurs complications possibles liées à la dépression :

  • La récidive de dépression : Elle est fréquente puisqu’elle concerne 50 % des personnes ayant vécu une dépression. La prise en charge diminue considérablement ce risque de récidive.
  • La persistance de symptôme résiduels : il s’agit de cas où la dépression ne se guérit pas entièrement et où même après l’épisode dépressif, persistent des signes de dépression.
  • Le passage à la dépression chronique.
  • Le risque suicidaire : La dépression est la première cause de suicide : environ 70 % des personnes décédant par suicide souffraient d’une dépression. Les hommes dépressifs de plus de 70 ans sont les personnes les plus à risque de se suicider. Les idées de suicide appelées parfois « idées noires » sont un des signes de dépression. Même si la plupart des personnes ayant des idées de suicide ne font pas de tentative, c’est un signe d’alarme. Les personnes dépressives pensent au suicide pour arrêter une souffrance qui leur paraît insupportable.

Les troubles associés à la dépression : La dépression a des liens physiques ou psychologiques avec d’autres problèmes de santé :

  • Anxiété,
  • Dépendance : Alcoolisme ; abus de substances telles que le cannabis, l’ecstasy, la cocaïne ; dépendance à certains médicaments comme les somnifères ou les tranquillisants…
  • Augmentation du risque de certaines maladies : maladies cardiovasculaires et de diabète. En effet, la dépression est associée à un risque plus élevé de problèmes cardiaques ou d’accidents vasculaires cérébraux. Par ailleurs, le fait de souffrir de dépression pourrait accélérer légèrement l’apparition du diabète chez les personnes déjà à risque. Les chercheurs soutiennent que les personnes dépressives sont aussi moins portées à faire de l’exercice et à bien manger. De plus, certains médicaments peuvent accroître l’appétit et occasionner un gain de poids. Tous ces facteurs augmentent le risque de diabète de type 2.

Selon la définition du DSM4-R, la caractéristique principale d’une dépression est

  • une humeur dépressive,
  • avec une perte d'intérêt ou de plaisir pour quasiment toutes les activités,
  • d’une durée d’au moins deux semaines.

Chez un enfant ou un adolescent dépressif, on peut observer parfois plutôt de l’irritabilité que de la tristesse. Pour que la dépression soit effective, que le diagnostic soit fait, la personne doit de surcroît présenter au moins quatre symptômes supplémentaires :

   Les symptômes de la dépression

  • Un changement de l'appétit ou du poids, du sommeil et de l'activité psychomotrice ;
  • Une réduction de l'énergie ;
  • Des idées de dévalorisation ou de culpabilité ;
  • Des difficultés à penser, à se concentrer ou à prendre des décisions.

D’autres symptômes peuvent être présents :

  • Une attitude agressive inhabituelle ou une grande irritabilité.
  • Une sensibilité émotionnelle excessive (un rien provoque des larmes).
  • Une agitation, avec impossibilité de rester assis, déambulation, tortillement des mains, manipulation et friction de la peau, des vêtements ou d'autres objets) ou au contraire l’impression de penser et d’agir « au ralenti ».
  • Une baisse de la libido.
  • Des maux de tête, des douleurs au ventre ou au dos.
  • Un sentiment de vide,
  • Une impression de ne plus rien ressentir.

Ces symptômes de dépression sont accompagnés d'une souffrance significative ou d'une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants.

À noter que la dépression grave est souvent accompagnée d’autres problèmes psychiatriques, comme des troubles anxieux, des troubles de l’alimentation (anorexie, boulimie) ou encore un abus de drogues ou d’alcool76. En effet, de nombreux dépressifs utilisent ces substances pour soulager leurs symptômes, ce qui peut créer d’autres problèmes de santé (mentale ou physique).

Chez les personnes âgées, la dépression est également fréquente. Elle passe souvent inaperçue, car les symptômes (fatigue, perte de motivation, isolement) peuvent se trouver attribués au vieillissement. Une part importante de cette population ne serait pas diagnostiquée ni traitée5. Certains symptômes de dépression sont plus fréquents chez les personnes âgées que chez les plus jeunes, en particulier :

  • Agressivité et colère.
  • Douleurs diverses et inexpliquées (maux de dos, de tête...).
  • Isolement, repli sur soi.
  • Confusion et troubles de la mémoire.
  • Sentiment d’être inutile, idées suicidaires fréquentes.

Reconnaître la dépression chez les enfants et les adolescents

Chez les enfants. La dépression est assez rare (0,5 %) dans leur cas. On doit toutefois être particulièrement attentif à tout changement soudain de comportement et aux signes de retrait, d’absence, ou au contraire, d’irritabilité ou d’agitation :

  • il ne veut plus jouer, sortir ou voir ses amis;
  • il se montre très irritable et pleure souvent;
  • il se plaint de maux de tête ou de ventre;
  • il dit qu’il n’a plus envie de vivre ou qu’il n’aurait pas dû naître;
  • il subit une exclusion et des échecs à l’école;
  • il grandit, mais prend très peu de poids.

Chez les adolescents. La dépression peut être difficile à distinguer des moments de crise ou de confrontation propres à cette étape de la vie. Elle touche de 3 % à 4 % des adolescents, surtout les filles. Les signes suivants sont à surveiller :

  • un abus d’alcool, de drogues, de médicaments,
  • un état d’agitation,
  • une violence verbale,
  • une indifférence apparente,
  • une tendance à l’isolement;
  • un désinvestissement dans les études;
  • des signes d’automutilation;
  • une verbalisation d’idées suicidaires.

Personne n’est à l’abri de la dépression. Les personnes suivantes seraient légèrement plus à risque.

  • Les personnes ayant des antécédents familiaux ou personnels de dépression.
  • Les personnes qui prennent certains médicaments, comme des psychostimulants, des stéroïdes, des corticostéroïdes, des anabolisants, des anticonvulsivants ou la pilule anticonceptionnelle. En effet, les progestatifs contenus dans la pilule anticonceptionnelle peuvent nuire à l’humeur3. Si c’est le cas, en discuter avec son médecin.

D’un point de vue sociologique, les groupes suivants sont plus touchés par la dépression.

   Les personnes à risque de dépression

  • Les femmes. Environ 2 fois plus de femmes que d’hommes souffriront au moins une fois de dépression au cours de leur vie87, même si certaines études marginales ont parfois trouvé une fréquence équivalente chez les deux sexes. Les femmes ont plus tendance à consulter que les hommes lorsqu’elles ont des symptômes de dépression, ce qui pourrait expliquer en partie que la maladie soit plus souvent diagnostiquée chez elles. Aussi, on avance au moins deux hypothèses pour expliquer le phénomène :
  1. le système hormonal des femmes, plus susceptible d'influencer la chimie du cerveau; ainsi, la ménopause peut être associée à un début de dépression89;
  2. des problèmes de pauvreté et de violence conjugale plus fréquent.
  • Les hommes vivant seuls.
  • Les jeunes. La première dépression survient souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Le suicide est la 2ème cause de décès chez les jeunes, après les accidents de la route.
  • Les personnes âgées. De 15 % à 20 % des personnes âgées vivent des périodes dépressives27. Elles passent souvent inaperçues. Parmi les causes possibles :
  1. la solitude;
  2. la mort du conjoint ou d’amis;
  3. des facteurs physiologiques liés au vieillissement, comme une baisse importante de sérotonine ainsi que d’autres changements métaboliques;
  4. la sous-alimentation, qui peut causer des carences nutritionnelles contribuant à la dépression (surtout en acide folique et en vitamine B12).
  • Les personnes homosexuelles. Plusieurs données, dont une importante étude de cohorte en Nouvelle-Zélande, indiquent que les gais, les lesbiennes et les bisexuels sont plus à risque de problèmes de santé mentale, et plus particulièrement de dépression, de troubles anxieux et de comportement suicidaire6.
  • Les personnes souffrant d’une maladie chronique. Le fait d’avoir des douleurs chroniques (migraine ou mal de dos, par exemple) ou une maladie invalidante (diabète, AVC...) augmente fortement le risque de dépression, surtout chez les jeunes.
  • Vivre des pertes à répétition (mort d’un conjoint ou d’un parent, fausse-couche, divorce ou séparation, perte d’un emploi, etc.).
  • Vivre un stress chronique. Un emploi du temps trop chargé, un manque chronique de sommeil, etc.
  • Se sentir constamment débordé et avoir l’impression de perdre le contrôle sur son existence.
  • Consommer de l'alcool ou des drogues, y compris le tabac.
  • Avoir vécu des événements traumatisants dans l’enfance (sévices sexuels, maltraitance, négligence, avoir été témoin de violences parentales...).
  • Avoir des carences nutritionnelles. Un déficit en vitamine B6 (surtout chez les femmes prenant des contraceptifs oraux), vitamine B12 (surtout chez les personnes âgées et les gens qui consomment beaucoup d’alcool), vitamine D, acide folique, fer, acides gras oméga-3 ou certains acides aminés pourrait engendrer une dépression.
  • Vivre dans des conditions difficiles, percevoir des salaires bas ou l’aide sociale, être mère ou père monoparental76, faire partie d’une communauté autochtone au Canada, habiter dans une zone urbaine sensible en France90.
  • Avoir déjà vécu une dépression majeure rend plus susceptible d’en subir une autre.
  • Vivre avec un conjoint ou un parent dépressif.
     

La résilience : savoir rebondir

La résilience est cette capacité à surmonter des expériences difficiles ou tragiques : la perte d’un être cher, un incendie, un viol, un accident, une humiliation, etc. Elle nécessite une bonne dose de sécurité intérieure et de confiance en la vie. Le psychiatre Boris Cyrulnik, qui a remis ce concept sur la place publique, a dit de la résilience qu’elle est « l’art de naviguer dans les torrents »7.

Cette attitude mentale se construit grâce aux liens de confiance créés avec une ou plusieurs personnes importantes. D’après Boris Cyrulnik, la résilience « n’est pas un catalogue de qualités que posséderait un individu. C’est un processus qui, de la naissance à la mort, nous tricote sans cesse avec notre entourage »7. La résilience semble s’acquérir plus facilement durant les premières années de vie. Plus tard, on peut tout de même y parvenir, mais avec plus d’efforts.

   Les facteurs de risque de dépression

Mesures préventives de base

Parfois, dans les cas de signes de dépression sans dépression majeure, ou dans les cas de dysthymie, il suffit d’organiser un régime de vie plus sain pendant un certain temps, comme se coucher tôt, faire plus d’exercice et manger de façon équilibrée, pour se sentir mieux. Mais d’autres moyens peuvent aider à ne pas sombrer dans la dépression, et surtout à éviter les rechutes après une première dépression. En effet, plusieurs études montrent qu’environ la moitié des personnes souffrant de dépression en souffrent plus d’une fois au cours de leur vie.

Activités, relations, spiritualité

  • Faire de l'exercice physique régulièrement et l’intensité et la fréquence de l’exercice augmente son effet. Les personnes ayant pratiqué un exercice physique régulier seraient même protégés de la dépression entre 2 et 9 ans après l’arrêt de cette activité.
  • Ne pas hésiter à s’ouvrir sur ce que l’on ressent avec les gens de son entourage lorsqu'on se sent déprimé.
  • Au besoin, chercher une aide auprès d’un psychologue, d’un travailleur social ou d’un psychothérapeute dûment formé (voir Psychothérapie).
  • Ne pas être trop exigeant envers soi-même.
  • Vivre dans l’instant présent. Éviter d’entretenir des pensées négatives, de ressasser le passé ou d’anticiper l’avenir.
  • Pratiquer la méditation de pleine conscience (mindfulness-based cognitive therapy (MBCT) for depression développée pour réduire les accès dépressifs.
  • Mieux se connaître et entreprendre des projets.
  • Reconnaître et surmonter ses peurs.
  • Nourrir une forme de spiritualité.

Alimentation
Si on ne peut pas mettre fin à une dépression uniquement par l'alimentation, on peut sans doute l’aggraver par de mauvais choix alimentaires. Mais on peut aussi prévenir une rechute par de bons choix. Selon le cas, un diététiste ou un naturothérapeute pourra aider à établir le régime approprié.

  • S'assurer d'un apport quotidien suffisant en éléments nutritifs. Selon le naturothérapeute J.E. Pizzorno, les recommandations proposées à la population dans les guides alimentaires pour maintenir une santé optimale restent les mêmes en cas de dépression. Il recommande toutefois un supplément de multivitamines et de minéraux.
  • Consommer davantage de poissons gras (comme le maquereau, le hareng et le saumon), car leur chair est riche en acides gras oméga-3, un nutriment essentiel.
  • Veiller également à consommer des aliments riches en acide folique, comme les abats, les légumineuses et les légumes à feuilles vert foncé. Certaines pâtes alimentaires et céréales à déjeuner sont enrichies en acide folique.
  • Une étude a montré que le régime méditerranéen diminuait le risque de dépression9. Une alimentation contenant beaucoup de produits transformés augmente dans cette étude le risque de dépression de 58 %. Au contraire, le régime méditerranéen diminue le risque de dépression de 30 %. Comment un régime alimentaire peut-il autant agir sur la dépression ? Sans doute en apportant des oméga-3, des antioxydants, des folates, et peut-être d’autres éléments encore…
     

Mesures pour prévenir les rechutes

Afin de prévenir une rechute, on conseille de poursuivre l’ensemble des traitements (que ce soit la prise de médicaments ou de produits de santé naturels de même que la psychothérapie) de 6 mois à 24 mois après la guérison complète.

Si le traitement est cessé aussitôt que la personne se sent guérie, le risque de rechute dépasserait 50 %. À ce moment, la maladie peut être plus difficile à traiter. Il y a aussi plus de risques que la dépression devienne chronique, d’où l’importance de se prendre en charge pour prévenir les épisodes dépressifs (traitement, suivi psychiatrique, psychothérapie, et changements de mode de vie).

    La prévention de la dépression

Le traitement varie selon la gravité de la dépression.

Une dépression de type dysthymie, dépression légère à modérée peut généralement être traitée efficacement par la psychothérapie. Dans le cas d'une dépression majeure, le traitement recommandé est une psychothérapie associée à la prise d’un médicament antidépresseur.

   Les traitements médicaux de la dépression

Plusieurs études récentes ont montré que les médicaments antidépresseurs sont surtout efficaces en cas de dépression majeure77. En pratique, toutefois, des antidépresseurs sont souvent prescrits pour des dépressions modérées.

Quelle que soit la gravité de la dépression, le fait de combiner un traitement médical « classique » avec une thérapie est efficace.

Dans le cas où le comportement suicidaire est évident, il est nécessaire d’avoir recours à l'hospitalisation. Le traitement par électrochocs, dont le but est de provoquer une crise d’épilepsie pour stimuler le cerveau, est utilisé dans certains cas de dépression majeure qui ne répondent pas aux autres traitements. Ils sont administrés sous anesthésie générale, de 2 à 3 fois par semaine durant 6 à 12 semaines. On ne sait pas exactement par quels mécanismes ces traitements fonctionnent.
Depuis quelques années, un nouveau traitement donnerait des résultats prometteurs en cas d’échec des traitements habituels : la stimulation magnétique transcrânienne94(transcranial magnetic stimulation ou TMS). Il est prescrit aux personnes atteintes de dépression majeure ayant résisté à deux antidépresseurs de classes différentes.
Ce traitement s’effectue à l'aide d'un puissant électro-aimant qui est à l’origine d’un champ magnétique de durée brève. Pendant les séances, le cerveau est donc soumis à des impulsions magnétiques brèves et répétées pendant un temps défini par le protocole. Il ne nécessite pas d’anesthésie générale, contrairement aux électrochocs.

   Psychothérapie

Entreprendre une psychothérapie aide souvent à comprendre le sens de sa dépression ou, du moins, ce qui l’a déclenchée. Une telle thérapie permet aussi de trouver les moyens pour se sentir mieux au quotidien. On y apprend à mieux réagir aux épreuves et aux réussites qui jalonnent l’existence. Il est alors possible d’adopter des comportements qui protègent d'une rechute17.

Il existe plusieurs approches psychothérapeutiques. La thérapie cognitive et comportementale est l’une des méthodes les plus efficaces contre la dépression, à court terme. De même, la thérapie fondée sur la pleine conscience (« mindfulness ») est une approche récente qui a fait ses preuves. Mais l’efficacité du traitement ne repose pas uniquement sur le type d’approche. L’engagement personnel et la volonté de la personne dépressive, de même que la relation de confiance qu’il tisse avec son thérapeute seraient des facteurs de succès encore plus importants. Pour en savoir plus sur les différents types de psychothérapies, consulter notre fiche Psychothérapie.